Plus d’un tiers des adultes sont atteints de troubles visuels comme la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme ou encore la presbytie. La chirurgie réfractive constitue l’une des avancées médicales les plus importantes en ophtalmologie ces dernières années. Cette discipline spécialisée permet de corriger les défauts visuels en modifiant la courbure de la cornée. Elle attire chaque année des milliers de personnes désireuses de trouver une solution à leurs problèmes. L’intervention a recours à des techniques de plus en plus précises et peu invasives. Découvrez dans cet article comment la chirurgie réfractive peut corriger la vue.
Il existe différentes approches chirurgicales pour corriger les défauts visuels, dont la trans photo-kératectomie-réfractive et le Laser-Assisted in Situ Keratomileusis. Chaque approche présente des avantages spécifiques en fonction des caractéristiques du patient et du type de troubles à traiter.
La PKR constitue l’une des premières techniques qui utilisent le laser Excimer et la plus indiquée dans certaines situations. Cette technique consiste à retirer mécaniquement ou chimiquement l’épithélium, la couche superficielle de la cornée, avant d’appliquer le laser pour remodeler le stroma sous-jacent. L’épithélium est capable de se régénérer naturellement en quelques jours. La PKR est habituellement préconisée pour les cornées fines, les professions à risque de traumatisme oculaire, ou en cas de sécheresse oculaire modérée.
Le LASIK est aujourd’hui la technique l’une des techniques les plus utilisées dans le monde. Elle consiste à créer un volet cornéen superficiel en utilisant un microkératome mécanique ou un laser femtoseconde puis à sculpter le stroma sous-jacent avec le laser Excimer avant de repositionner le volet. Cette approche permet une récupération visuelle très rapide avec peu d’inconfort postopératoire. Les variantes comme le Femto-LASIK, un volet créé uniquement au laser femtoseconde, offrent plus de précision et de sécurité lors de l’intervention.
Le SMILE (Small Incision Lenticule Extraction) est une technique récente qui consiste à extraire une lenticule stromale prédécoupée au laser femtoseconde par une micro-incision, sans avoir besoin de créer un volet cornéen. Dans le cas d’une presbytie, les implants cornéens (inlays) ou le Laser Blend Vision (pour la correction différentielle entre les deux yeux) sont des solutions mieux adaptées. Pour des cas particulièrement complexes ou des cornées inadaptées au laser, il est possible d’opter pour des solutions comme les implants phaques (sans ablation du cristallin) ou la chirurgie du cristallin.
La cornée est la première lentille de l’œil. Elle est responsable des deux tiers du pouvoir de focalisation du système visuel. Chez les personnes atteintes de troubles de la réfraction, sa courbure n’est pas adaptée à la longueur de l’œil, ce qui entraîne une focalisation incorrecte des images sur la rétine. La chirurgie réfractive intervient précisément sur ce défaut à travers la modification de manière précise et contrôlée de la courbure cornéenne en vue de recouvrer une focalisation optimale.
La réussite d’une chirurgie réfractive dépend essentiellement de la rigueur appliquée sur le parcours du patient. Cela commence depuis le bilan initial jusqu’au suivi sur le long terme.
Il est indispensable de réaliser un bilan approfondi afin de déterminer l’éligibilité du patient et de choisir la technique la plus adaptée. Ce bilan comporte habituellement une mesure de l’acuité visuelle, une réfraction objective et subjective, une topographie cornéenne (cartographie de la courbure), une pachymétrie (mesure de l’épaisseur cornéenne), un examen de la surface oculaire et un fond d’œil. Certains centres procèdent en plus à des aberrométries pour analyser les défauts optiques de haut niveau et les OCT (tomographie par cohérence optique) afin d’obtenir une évaluation tridimensionnelle des structures oculaires.
L’intervention elle-même dure habituellement entre 15 et 30 minutes pour les deux yeux. Elle se déroule sous anesthésie locale par collyres, et le patient reste éveillé dans le confort. La période post-opératoire immédiate peut varier selon la technique employée. Ce peut être quelques heures d’inconfort modéré avec la PKR et aussi quelques heures pour une récupération visuelle avec le LASIK. Un traitement médicamenteux, comme les antibiotiques, les anti-inflammatoires ou les larmes artificielles, est prescrit pour les semaines suivantes, avec des consignes strictes de protection oculaire.
Après l’intervention, des contrôles réguliers sont programmés pour les prochaines 24 heures, 7 jours, 30 jours, 90 jours et 365 jours. Ces consultations permettent de surveiller la cicatrisation, de mesurer l’acuité visuelle obtenue, d’estimer la qualité visuelle et de déterminer d’éventuelles complications. La stabilité du résultat est généralement atteinte après 3 à 6 mois, mais un suivi annuel est préconisé afin d’observer l’évolution naturelle de la vision et la santé oculaire générale.
Comme toute intervention médicale, la chirurgie réfractive offre de multiples avantages considérables ainsi que des limitations et des risques. Il est important de connaître ces différents aspects pour prendre une décision éclairée.
Une large majorité de patients retrouvent une acuité visuelle qui leur permet de conduire et de mener leurs activités quotidiennes sans. La qualité de vie est considérablement optimisée, avec une liberté retrouvée pour les activités sportives, professionnelles et les loisirs. En plus d’offrir une excellente prédictibilité, les techniques modernes donnent des résultats stables dans le temps pour la majorité des défauts visuels habituels.
Pendant les premières semaines postopératoires, certains effets secondaires sont courants, mais habituellement résolubles. Ce peut être la sécheresse, la sensibilité à la lumière, la vision halos autour des sources lumineuses nocturnes, les fluctuations visuelles ou autres. Ces différents symptômes se réduisent progressivement avec la cicatrisation et le traitement postopératoire. Certains patients peuvent nécessiter un traitement complémentaire pour affiner le résultat obtenu, surtout en cas de forte correction initiale.
Les complications graves sont très exceptionnelles avec les techniques poussées actuelles. Toutefois, il peut arriver que certains patients observent des infections, des inflammations persistantes, des décentrements du traitement laser, les ectasies cornéennes ou des problèmes de volet avec le LASIK. Le risque de perte définitive d’acuité visuelle est très faible (nettement inférieur à 1?%). Le choix d’un chirurgien expérimenté et d’un centre équipé de technologies dernier cri permet de limiter considérablement ces risques.
En résumé, la chirurgie réfractive a considérablement évolué et peut constituer une option sûre et efficace pour de nombreux patients. Entre les techniques éprouvées et les innovations récentes mentionnées dans l’article, les patients ont aujourd’hui accès à de multiples solutions adaptées à leur situation spécifique.